La chronologie des médias désigne l’ensemble des règles qui fixent, en France, les délais entre la sortie d’un film en salle et sa diffusion sur les différents supports : DVD, VOD, télévision ou plateformes de streaming (SVOD). Ce système vise à protéger l’exploitation cinématographique, garantir un financement durable du cinéma français et assurer une exclusivité temporaire à chaque diffuseur.
Ces règles, uniques au monde, sont régulièrement renégociées entre l’État, les organisations du cinéma, les chaînes de télévision et les plateformes de streaming (Netflix, Disney+, Amazon Prime Video, etc.) afin de maintenir un équilibre entre accès rapide aux œuvres et soutien à la création.
Pourquoi ce système ?
Préserver la salle de cinéma comme première fenêtre d’exploitation.
Assurer le financement du cinéma français, grâce aux obligations d’investissement des diffuseurs.
Lutter contre le piratage en proposant une offre légale disponible plus rapidement.
Chronologie des médias : les évolutions récentes (2024-2025)
Après une réforme majeure en 2022, un nouvel accord interprofessionnel a été signé et validé par arrêté du 13 février 2025 (Journal officiel, ministère de la Culture) Celui-ci prolonge le cadre existant pour trois ans (2025-2028), tout en intégrant un avenant signé en 2023 relatif à la co-exploitation TV / plateforme.
En d’autres termes : la structure reste la même, mais quelques délais ont été ajustés pour tenir compte de l’évolution du marché et des investissements consentis par les plateformes.
Chronologie des médias en France (2025)
Type de diffuseur
Délai après la sortie cinéma
Exemples / remarques
🎬 Sortie vidéo / VOD à l’acte
4 mois
Dérogation possible à 3 mois selon le succès en salles.
📺 Canal+ / OCS (chaînes payantes)
6 mois
Canal+ reste la première fenêtre payante et un pilier du financement.
🐭 Disney+
9 mois
Avenant 2025 : fenêtre réduite de 17 à 9 mois.
🔺 Netflix
15 mois
Fenêtre inchangée depuis 2022.
📦 Amazon Prime Video / Apple TV+
17 mois
En l’absence d’accord spécifique en 2025.
📡 Chaînes gratuites (TF1, FranceTV, M6, Arte)
≈ 22 mois
Peut s’étendre à 30–36 mois selon les cas et exclusivités.
Canal+ reste le principal investisseur du cinéma français, avec plus de 200 M€ par an injectés dans la production.
Les plateformes SVOD sont désormais soumises à des obligations d’investissement pouvant atteindre 25 % de leur chiffre d’affaires France, selon la nature de leurs accords (notamment Disney+ en 2025).
Un secteur en bonne santé
181,3 millions d’entrées en salles en 2024, un record post-Covid (CNC, 2025).
Part de marché des films français : 44,4 %, signe du dynamisme de la production nationale.
Chiffre d’affaires du streaming en France : plus de 2 milliards d’euros en 2024 (Médiamétrie, 2025).
Une lutte continue contre le piratage
Les délais réduits sur les plateformes (9-15 mois) visent à rendre l’offre légale plus attractive et à limiter le recours au téléchargement illégal.
Négociations et tensions : Netflix, Disney+ et les autres
Disney+ a obtenu en 2025 la fenêtre la plus courte (9 mois), grâce à un accord spécifique et un investissement renforcé.
Netflix conteste le statu quo et a déposé, avec Amazon Prime Video, un recours devant le Conseil d’État contre l’arrêté de février 2025, estimant le dispositif trop rigide.
Les chaînes gratuites (TF1, FranceTV, M6) ont conservé leur fenêtre à 22 mois, mais restent vigilantes face à la montée des plateformes.
(Source : Édition Multimédia, Le Média Leader, 2025)
Tendances de consommation des spectateurs
Un Français sur deux est abonné à une plateforme de streaming (Médiamétrie, 2024).
Le public reste fidèle aux salles, notamment pour les blockbusters et les comédies nationales.
La complémentarité salle / SVOD / télévision se renforce : les spectateurs naviguent entre les canaux sans toujours connaître les délais imposés par la chronologie des médias.
Comparaison internationale
La France reste l’un des seuls pays à encadrer strictement la diffusion des films. À titre de comparaison :
États-Unis : sortie sur plateforme dès 45 jours après la salle.
Royaume-Uni / Espagne : environ 90 jours.
France : toujours 6 à 22 mois, selon les diffuseurs.
Cette spécificité protège la création et l’économie du cinéma français, mais freine parfois l’agilité des plateformes internationales.
Conclusion : la chronologie des médias en 2025
En 2025, la chronologie des médias française poursuit son adaptation à l’ère du streaming :
Disney+ obtient la fenêtre la plus rapide (9 mois)
Netflix reste à 15 mois
Canal+ conserve son rôle central à 6 mois
Les chaînes gratuites diffusent les films à partir de 22 mois.
Ce cadre, renouvelé jusqu’en 2028, cherche à concilier :
la protection de la salle et du financement du cinéma français
la montée en puissance des plateformes SVOD
la lutte contre le piratage
et l’adaptation aux nouveaux usages des spectateurs.
Les prochaines négociations, prévues en 2028, pourraient amorcer une nouvelle étape : vers une chronologie plus flexible, coopérative et connectée aux réalités du streaming mondial.
FAQ — Chronologie des médias (France, 2025)
La chronologie des médias fixe les délais entre la sortie en salle d’un film et sa diffusion sur les différents supports (VOD à l’acte, TV payante, plateformes de streaming, TV gratuite). Elle vise à protéger l’exploitation en salle, garantir le financement de la création et organiser des fenêtres d’exclusivité.
Un nouvel accord validé en février 2025 prolonge le cadre 2022 jusqu’en 2028, avec quelques ajustements. Notamment, une fenêtre réduite pour certains films sur Disney+ (à 9 mois), tandis que les autres grands équilibres sont maintenus.
En 2025, certains films peuvent arriver sur Disney+ environ 9 mois après la sortie en salle (selon l’accord applicable). Sur Netflix, la fenêtre générale demeure autour de 15 mois.
Canal+ conserve une première fenêtre payante environ 6 mois après la sortie en salle. Les chaînes gratuites (TF1, France Télévisions, M6, Arte) diffusent généralement à partir d’environ 22 mois, avec des cas pouvant aller au-delà selon les accords.
Oui. La VOD à l’acte et la sortie vidéo interviennent en principe 4 mois après la salle, avec une dérogation possible à 3 mois en fonction des performances au box-office.
Ils soutiennent l’économie du cinéma français (financement, rôle des salles), structurent la complémentarité entre salle, TV et plateformes, et rendent l’offre légale plus attractive pour limiter le piratage.