La chronologie des médias désigne l’ensemble des règles et délais qui encadrent la diffusion d’un film après sa sortie en salles, en déterminant à quel moment il peut être proposé en DVD, en VOD, à la télévision ou sur les plateformes de streaming (SVOD).
Cette réglementation existe pour protéger l’exploitation cinématographique en salle, financer la création audiovisuelle et garantir aux différents diffuseurs (chaînes TV, plateformes, etc.) une fenêtre d’exclusivité. En France, la chronologie des médias fait régulièrement l’objet de négociations entre l’État, les organismes du cinéma, les chaînes de télévision et les plateformes SVOD afin de trouver un équilibre entre l’accessibilité des œuvres et leur financement.
Pourquoi ce système ?
Dans les sections suivantes, nous verrons les mises à jour les plus récentes (2024-2025), notamment les réformes législatives envisagées, les négociations entre plateformes SVOD et chaînes gratuites, ainsi que les décisions stratégiques de Netflix, Disney+, Amazon Prime Video, Canal+ et autres acteurs majeurs.
La chronologie des médias en France – le calendrier encadrant la sortie des films en salles, en DVD/VOD, à la télévision puis sur les plateformes – a connu une réforme majeure en janvier 2022. Un accord interprofessionnel, étendu par un arrêté du ministère de la Culture, a modernisé des règles restées quasi inchangées depuis 2009
(Signature de l’accord sur la chronologie des médias).
Ce nouvel accord (2022) a raccourci de plusieurs mois les délais de diffusion sur les TV payantes, gratuites et plateformes SVOD, tout en consolidant le modèle de financement du cinéma français et en contribuant à la lutte contre le piratage. Cet accord, conclu pour trois ans, arrivait à échéance début 2025, poussant les acteurs à rouvrir les négociations en 2024 pour adapter la chronologie des médias sur la période 2025-2028.
Aucune loi spécifique n’a été votée en 2024, mais le gouvernement, via la ministre de la Culture, a joué son rôle d’arbitre. Faute de consensus, la ministre peut imposer un cadre par arrêté, comme en 2022. Fin 2024, des négociations intenses ont donc eu lieu entre les studios, plateformes, chaînes TV et organisations du cinéma.
Le 6 février 2025, un avenant/actualisation a été ratifié, reconduisant l’accord de 2022 avec quelques ajustements, principalement sur les délais d’exploitation pour les plateformes de streaming.
Les négociations de 2024 ont concerné :
En 2024, Disney a cherché à avancer sa fenêtre en contrepartie d’un investissement plus élevé dans la création nationale. Les chaînes gratuites, de leur côté, craignaient d’être reléguées trop tard si les plateformes obtenaient un délai de diffusion trop court. Finalement, une actualisation de l’accord a été entérinée en janvier 2025 :
Ce compromis visait à accélérer l’accès aux films sur les services payants (Netflix, Disney+…) tout en préservant la fenêtre en clair autour de 22 mois.
Le nouvel accord 2025 rebat les cartes en France :
Cet accord 2025 est prévu pour trois ans, jusqu’en 2028. Notons qu’il inclut aussi des clauses d’exclusivité temporaires pour les chaînes gratuites, obligeant la plateforme qui avait le film auparavant à le retirer durant la fenêtre en clair.
La chronologie des médias garantit un modèle où chaque diffuseur investit dans la création en contrepartie d’une fenêtre d’exclusivité :
La chronologie des médias française a encore évolué en 2025 pour s’adapter à l’essor des plateformes. Disney+ raccourcit ses délais à 9 mois, Netflix reste à 15 mois, Canal+ conserve 6 mois et les chaînes gratuites maintiennent environ 22 mois. Le dispositif cherche un équilibre entre :
Si la France demeure plus protectrice que d’autres pays (fenêtres pouvant atteindre 22 à 30 mois), elle enregistre malgré tout une bonne résistance de ses salles et un fort taux d’investissement des géants du streaming. Les prochaines négociations, prévues à l’horizon 2028, pourraient encore faire bouger les lignes, selon l’évolution des usages, des stratégies des plateformes et du rôle des chaînes historiques.